Les Djinns (poem)

"Les Djinns" is distinguished by its very original form, in "crescendo" and "decrescendo": the strophes have a different number of syllables, respectively 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3 and finally 2.

This form resonates with the poem,[1] which is the account of the crash caused by the passage of a swarm of djinns around the narrator's house.

Il fuit, s'élance, Puis en cadence Sur un pied danse Au bout d'un flot.

Leur troupeau, lourd et rapide, Volant dans l'espace vide, Semble un nuage livide Qui porte un éclair au flanc.

si ta main me sauve De ces impurs démons des soirs, J'irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés encensoirs!

De leurs ailes lointaines Le battement décroît, Si confus dans les plaines, Si faible, que l'on croit Ouïr la sauterelle Crier d'une voix grêle, Ou pétiller la grêle Sur le plomb d'un vieux toit.

D'étranges syllabes Nous viennent encor ; Ainsi, des arabes Quand sonne le cor, Un chant sur la grève Par instants s'élève, Et l'enfant qui rêve Fait des rêves d'or.

Les Djinns funèbres, Fils du trépas, Dans les ténèbres Pressent leurs pas; Leur essaim gronde: Ainsi, profonde, Murmure une onde Qu'on ne voit pas.

On doute La nuit... J'écoute : -Tout fuit, Tout passe L'espace Efface Le bruit.

Les Djinns